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L’histoire de Sylvie, souffrant d’un burn-out

par Niko
L'histoire de Sylvie souffrant d'un épuisement professionnel

Sylvie en phase de reconstruction après un épuisement professionnel

Bonjour, pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?

Je m’appelle Sylvie, comme beaucoup de femmes je vais arrondir mes 42 ans à 25 ans. J’ai 17 ans de commerce derrière moi. Puis j’ai fait une reconversion professionnelle dans le domaine de l’administratif afin de goûter aux joies des horaires de bureau. Grossière erreur.

Pouvez-vous nous raconter votre histoire ?

J’ai été embauchée au sortir de ma formation. J’étais aux anges. Je me trouvais bien chanceuse comparé à beaucoup de personnes qui ont fait cette formation avec moi. Durant les 8 premiers mois c’était le bonheur absolu. Ma patronne ne tarissait pas d’éloges à mon égard  faut dire que j’aimais tellement ce que je faisais et j’étais tellement fière d’en être arrivée là que je me donnais à fond, même si je n’avais qu’un temps partiel.

J’ai été embauchée avec la promesse d’avoir un temps plein avant la fin de l’année. En attendant ce temps plein, j’ai pris une autre activité à côté.

Tout allait bien. Je gagnais bien ma vie. Je travaillais énormément mais c’est mon truc. J’étais dans mon élément et surtout mes employeurs étaient très satisfaites de mes résultats. Au mois d’août, j’apprends que je vais passer rapidement à temps plein car un gros dossier devait renforcer notre portefeuille client.

J’envisage donc de démissionner de ce deuxième job que j’occupe pour me reposer et entamer ce temps plein avec sérénité. Et là c’est le drame…

Ma patronne qui disait tant de bien de moi à commencer à me mettre la pression en me disant que je n’étais pas à la hauteur pour passer à temps plein, que j’étais nulle, mal organisée, que je commettais beaucoup d’erreur. Lorsque je lui posais des questions c’était des réflexions de sa part quand elle ne soufflait pas et bien souvent ne me répondais pas où alors pour me dire “cherche”. Durant pratiquement 2 mois elle est restée sans m’adresser la parole.

Elle ne croisait même plus mon regard. Le malaise était terrible. Je me sentais très mal. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait. J‘ai commencé à douter de moi, à ne plus avoir confiance en moi, me dire que finalement ce boulot n’était pas pour moi. Que je n’étais bonne à rien.

À tel point que j’ai demandé un entretien afin d’obtenir une rupture conventionnelle. Je pleurais tous les week-ends. Il fallait que ça cesse!

Sa réponse a été “on se laisse une chance. Je vais faire un effort pour changer d’attitude”.

Durant 2 semaines après cet entretien tout était redevenu normal. C’était un leurre, pour mieux me descendre après.

J’ai commencé à avoir des pertes de mémoire, des oublis stupides, d’énormes doutes sur mon savoir. Le travail a été doublé, je n’y arrivais plus. Malheureusement je n’ai pas écouté mon corps ni mon esprit. En restant en poste malgré tout cela, je me battais contre moi même.

Les symptômes sont arrivés doucement. D’abord des vertiges, puis une grosse fatigue, un énorme manque de concentration.

L’angoisse montait petit à petit. Ma gorge se serrait, je soufflais beaucoup pour reprendre mon souffle. Puis décembre est arrivé et là tout a lâché. Je me suis mise en arrêt maladie histoire de récupérer un peu. Elle n’a pas apprécié et une rupture conventionnelle m’a été proposée.

Je l’ai accepté.Mais le mal était fait. Les crises d’angoisse sont devenues de plus en plus présentes, de plus en plus fortes. Gorge serrée, du mal à respirer, maux de tête, vue trouble, mal être.

Les attaques de panique sont arrivées. Tremblement, impression de devenir folle, de perdre le contrôle, mal au thorax comme si mon cœur allait lâcher. Je ne pouvais plus conduire, plus rester seule de peur qu’il m’arrive quelque chose. Peur d’avoir peur…

Ou vous en êtes aujourd’hui ?

Aujourd’hui, 2 mois après, j’en suis toujours au même point sauf que je le gère différemment. J’apprends à respirer ce qui est une aide incroyable. Je vois un psychothérapeute en TCC et hypnose. J’essaie de me focaliser sur le présent et non plus sur l’avenir comme avant. Je retourne à l’essentiel. Je ne prends aucun traitement car je sais que c’est un passage à vide mais qu’il ne durera pas, même si j’avoue que c’est très dur à vivre par moment.

Je conduis à nouveau mais sur des courtes distances..un comble pour moi qui adore conduire. Je sais que ce sera long mais je reste positive et ça m’aide beaucoup. Les peurs et les angoisses sont toujours là mais je me bats tous les jours. Une amélioration pointe gentiment le bout de son nez.

Je m’en sortirai j’en suis convaincue. Et si je dois prendre un traitement pour m’aider je le ferai.

Un conseil que vous donneriez à quelqu’un dans votre situation ?

Les temps sont durs mais vous ne devez pas laisser un job vous ronger. Le plus important, et on ne le dira jamais assez, c’est votre santé, votre bien être.

Ne restez pas seul. Acceptez toute l’aide que l’on vous propose. Si on ne vous en propose pas, allez la chercher et surtout restez positif. Ne luttez pas contre ces angoisses car vous les nourrissez.

Apprenez à vous connaître, faites un travail sur vous c’est important et primordial. Respiration et relaxation sont les maîtres mots. Recentrez vous sur l’essentiel. Croyez en vous.

Merci sincèrement Sylvie pour votre témoignage et votre honnêteté !

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À votre santé

niko

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Rub 12 septembre 2017 - 13 h 40 min

Bonjour Sylvie,

Ton témoignage est très puissant, je suis entièrement d’accord avec tes conseils. Pour ce qui est de la conduite, nous sommes tous les 2 dans le même cas, j’ai toujours adoré conduire et je ne suis aujourd’hui capable de le faire que sur de courtes distances. Au bout d’un moment c’est comme si mon cerveau buggait, “écran bleu”. Petit à petit je pense que ça revient car je suis convaincu que c’est plus un état qui nous rend incapable qu’une phobie, même si ça crée forcément des angoisses. Ce week end j’ai pris l’autoroute 2 fois 10 minutes, laissant le volant à ma conjointe lorsque je ne pouvais plus. 10 minutes, comparées aux routes de 10h que je pouvais faire avant ça ne parait rien mais dans notre état je pense que ça reste un exploit. Ca parait frustrant au début mais il faut apprendre à se féliciter de ces petits progrès qui nous paraissent pourtant idiots au début.

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