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Anxiété généralisée : Que faire quand on a tout essayé ?

par Niko
calmer l'anxiété, thérapie alternative

Cet article a pour objectif de répondre à une question m’ayant été posée sur le blog : quand on souffre d’une anxiété généralisée avec crises de panique et que l’on a apparemment tout essayé, comment s’en sortir et est-ce que l’hypnose peut aider ?

Cette question met en avant une problématique à laquelle sont confrontées de nombreuses personnes souffrant d’une pathologie de l’anxiété.

Aussi, quand on a essayé les médicaments (anxiolytiques et antidépresseurs), l’homéopathie, l’acupuncture, la psychothérapie et que, selon les mots de la personne m’ayant posé la question, “rien ne semble très efficace sauf peut-être la relaxation”, que faire ?

Deux choses : continuer ce qui marche et être au centre du processus thérapeutique par l’utilisation de méthodes actives agissant en cas de poussée anxieuse.

Expliquons tout ceci.

Pour traiter l’anxiété généralisée, continuez ce qui marche

Il s’agit de repérer les moments où votre problème ne se manifeste pas, de trouver ce qui les caractérise et d’intensifier leur utilisation.

Ainsi, si “rien ne semble très efficace sauf peut-être la relaxation”, continuez la relaxation.

Cette dernière fonctionne bien et son efficacité a été démontrée de très nombreuses fois dans les troubles anxieux.

De nombreuses techniques existent, certaines agissant très rapidement y compris en cas de crise d’angoisse.

Je pense par exemple à la relaxation vagale, qui apaise quasiment immédiatement la fréquence cardiaque et la tension comme tout un chacun peut le constater en prenant son pouls tout en testant la manoeuvre :

  • soufflez,
  • puis inspirez un tout petit peu,
  • restez en apnée deux seconde
  • et soufflez lentement.

On constate que le rythme coeur semble se décaler d’un battement, puis ralentit.

Continuer ce qui marche est la stratégie de base de toute approche thérapeutique.

Mais dans le cadre plus particulier qui nous occupe, à savoir souffrir d’anxiété généralisée, je vais vous présenter de quelle manière classer les principales thérapeutiques.

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L’objectif en cela est de vous montrer que quand on pense avoir tout essayé, on s’est généralement cantonné à une seule manière d’attaquer le problème : la plus facile, mais aussi la moins efficace.

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Les deux logiques thérapeutiques pour traiter l’anxiété généralisée

Il est assez facile de classer les différentes méthodes selon le principe thérapeutique qu’on leur présuppose ou leur domaine d’application.

 

1) Trouble anxieux: approches passives VS approches actives

a) les approches passives

Les approches passives sont : les approches médicamenteuses, l’homéopathie, l’acupuncture (surtout pratiquée par des médecins occidentaux), la phytothérapie.

Ce qui les regroupe est que l’efficacité réelle ou supposée qu’on leur prête est d’origine externe. C’est-à-dire que la personne anxieuse est passive dans le processus thérapeutique des troubles anxieux.

Elle attend que la solution du problème vienne d’autre part que d’elle-même :

  • d’un produit,
  • d’un praticien,
  • d’une intervention thérapeutique.

b) les approches actives

Afin de traiter l’anxiété généralisé dans l’approche active, nous retrouvons :

  • la relaxation,
  • la sophrologie,
  • toutes les techniques psychocorporelles visant un contrôle des symptômes physiologiques de l’anxiété,
  • le yoga,
  • le taiji Quan,
  • le Qi Gong,
  • les exercices physiques,
  • les psychothérapies, qu’elles soient cognitivo-comportementale ou psychanalytique ou autres.

Ces solutions sont de type internes, c’est-à-dire que leur efficacité s’appuie nécessairement sur une participation active de l’anxieux lui-même. Elles demandent du temps, soit parce qu’elles procèdent d’un apprentissage patient et rigoureux, soit parce qu’un long chemin est nécessaire pour obtenir un mieux-être.

 

2) Les traitements de fond vs les traitements d’attaque

Une autre manière de classer les méthodes est de distinguer celles qui visent l’anxiété de fond ou la poussée anxieuse.

En effet, l’anxiété n’est pas un gros bloc monolithique, elle a deux faces. On peut distinguer :

  • une anxiété de fond caractérisée par une tension interne fréquente voire quasi permanente chez certains
  • et sa tendance à dégénérer en poussées anxieuses dans des situations potentiellement stressantes, c’est-à-dire une anxiété réactionnelle.

L’anxiété de fond est un peu comme un moteur qui tourne sans que l’on ait besoin d’appuyer sur l’accélérateur. Elle est là, présente depuis souvent très longtemps dans la vie de la personne (mais pas toujours), en sommeil mais toujours présente en bruit de fond.

Cette anxiété de fond fait le terreau de l’anxiété réactionnelle. Celle-ci se manifeste quand un événement potentiellement stressant intervient dans votre vie. Cela appuie sur l’accélérateur et lance l’anxiété réactionnelle, laquelle est en fait un emballement incontrôlé en cascade du moteur.

Plus la pathologie anxieuse est marquée, et plus le moteur s’emballe facilement, intensément, ou longtemps. Chez certains l’anxiété réactionnelle surgit au moindre changement dans l’environnement, même objectivement non menaçant, et donc avec des répercussions dramatiques sur la qualité de vie.

Ces deux faces de l’anxiété définissent les deux stratégies thérapeutiques.

 

a) les traitements de fond

On retrouve toutes les méthodes qui ont pour objectif de diminuer la tension interne de la personne anxieuse et d’apporter un mieux-être en rendant moins sensible aux aléas de la vie.

Selon ce critère on peut classer :

  • la relaxation,
  • le yoga,
  • le taiji quan,
  • le qi gong,
  • les exercices physiques,
  • les antidépresseurs,
  • l’homéopathie,
  • l’acupuncture,
  • les psychothérapies non centrées sur le symptôme et de soutien.

Elles ont l’avantage de pouvoir être utilisées sans avoir à se confronter aux situations stressantes néanmoins, si toutes les méthodes qui travaillent sur l’anxiété de fond ont leur intérêt, elles ne se substituent pas à celles permettant de gérer la poussée anxieuse.

 

b) les traitements d’attaque

Ce sont toutes les techniques applicables en cas de poussée anxieuse ou de crise d’angoisse afin de ramener celle-ci à un niveau maîtrisable. A savoir : les anxiolytiques pris lors de la crise, la relaxation, les techniques comportementales et cognitives.

L’anxiété réactionnelle est analysable à partie de trois éléments étroitement connectés :

  • les pensées,
  • les signes physiques et émotionnels,
  • les comportements.

Dans le cas de la dépression, ces trois éléments font que le moteur ralentit, toussote, puis cale. Dans le cas de l’anxiété, le régulateur de vitesse prend le contrôle et accélère quoi qu’on fasse.

Par exemple :

  • pensée 1: je crois que mon coeur accélère
  • émotion 1: peur, mon coeur accélère
  • comportement 1: je prends mon pouls
  • pensée 2 : mon coeur va de plus en plus vite,
  • émotion 2 : sentiment de panique qui monte et qui accélère encore le rythme cardiaque
  • comportement 2 : je m’agite
  • émotion 3 : augmentation de la tension intérieure
  • pensée 3 : je vais faire un arrêt cardiaque
  • comportement 3 : je crie
  • etc.

Dans le cas de l’anxiété généralisée il sera possible de retrouver les éléments et situations qui débutent la spirale anxieuse.

Par contre en cas de crise d’angoisse, ce sera plus difficile car l’origine est souvent la perception vague que le coeur accélère.

Ainsi, beaucoup de crises d’angoisses sont provoquées par la montée de rythme cardiaque au cours d’une banale séance de sport.

L’intérêt de voir l’anxiété selon ce modèle est que cela donne un cadre pour contrôler l’emballement du moteur. Il faut utiliser l’un des coins du triangle pour éviter la montée en puissance. C’est-à-dire agir soit sur les pensées, doit sur les émotions et le corps, soit sur les comportements.

Ainsi, les médicaments pris lors de la crise d’angoisse, la relaxation et les techniques respiratoires agissent sur les émotions et les sensations corporelles.

En faisant ralentir le coeur, elles permettent d’éviter les pensées catastrophiques provenant de cette sensation du coeur qui accélère.

Agir sur le comportement peut être de s’assoir pour attendre de se calmer.

Agir sur les pensées sera de se rappeler que l’on a vécu de nombreuses fois cette situation d’angoisse et que l’on sait que, même si elle est très désagréable, elle n’est pas dangereuse et elle passe.

Il y a en fait de nombreuses techniques existantes en thérapie comportementale et cognitive pour éviter l’emballement du moteur lors de la poussée anxieuse.

Elles reposent toutes sur ce principe d’attaquer un ou plusieurs angles du triangle pour éviter l’emballement du moteur (elles intègrent donc l’apprentissage de la relaxation dans leurs protocoles).

A l’inverse de ce que l’on pense généralement, les techniques d’attaque peuvent se substituer aux techniques de fond alors que l’inverse n’est pas vrai. En effet, en augmentant le contrôle que l’on a sur ses poussées anxieuses, on se sent moins vulnérable à leur survenue, ce qui diminue l’anxiété de fond.

Néanmoins, les anxiolytiques sont à utiliser avec beaucoup de prudence du fait des effets de tolérance et d’accoutumance qu’ils induisent. Je vous renvoie donc à votre médecin généraliste ou votre psychiatre sur cette question précise.

 

3) Classification des méthodes selon le principe thérapeutique

Le public manque d’information et les psys ont pendant des années proposé des psychothérapies verbales un peu « parlotte » sur les bords, totalement impropres à soulager un trouble de l’anxiété généralisé.

Ainsi est-ce ce type de psychothérapie qu’avait essayé la personne m’ayant posé la question à l’origine de cet article.

En gros, les approches efficaces véhiculent le message suivant “ben oui, c’est pas facile mais c’est comme ça alors avec du boulot et des efforts, ça ira mieux” quand la personne en souffrance recherche plutôt des promesses de type “pas de problème, en une seule séance ou avec une seule pilule je vous débarrasse de votre problème d’anxiété pour toujours”.

Malheureusement les promesses de guérison express ne sont que du vent. Affronter un trouble de l’anxiété demande des efforts, de la méthode, de la persévérance pour des résultats qui ne seront jamais aussi complets qu’on le voudrait. Ce n’est assurément pas marrant, mais c’est ainsi que cela fonctionne.

Et cela a néanmoins deux avantages énormes :

  • cela ne dépend que de vous.
  • cela marche réellement.

L’hypnose peut-elle aider pour traiter l’anxiété généralisée ?

Oui, l’hypnose peut aider, mais cela dépendra de la perspective adoptée par le praticien. En effet, on peut utiliser l’hypnose:

  • d’une manière passive/de fond. C’est la plus connue et c’est généralement la demande du patient : celle d’une “chirurgie psychique, pour utiliser la formulation d’un psychiatre intervenant dans l’école où je fus formé à l’hypnose. Dans ce cas, l’effet se fera sentir sur l’anxiété de fond et pourra procurer un bien-être conséquent et immédiat. Cependant, ce type d’intervention n’augmente pas votre capacité à gérer une poussée d’anxiété.
  • d’une manière active/d’attaque. C’est ce que font les hypnothérapeutes formés aux thérapies cognitivo-comportementales. Selon cette manière de travailler, on expose sous hypnose la personne aux situations anxiogènes mais en donnant des éléments permettant de les contrôler. Par exemple, on suggère d’utiliser une télécommande pour mettre la scène en pause si besoin, ou bien une table de mixage pour flouter certains éléments particulièrement anxiogènes. C’est une façon de se confronter à la montée d’anxiété tout en expérimentant sa capacité à la contrôler progressivement dans un environnement sécurisé et d’une difficulté graduée selon ce que l’on appelle le principe d’exposition. On peut adjoindre à cette approche un apprentissage de l’auto-hypnose afin de pouvoir s’entraîner seul et de disposer des ressources de cette méthode même placé en situation réelle.

Au niveau des résultats purement scientifiques, l’hypnose a surtout été démontrée efficace dans les situations d’anxiété liées à des contextes bien identifiés (peur du dentiste, des examens…). Ce qui ne signifie pas que cette méthode, bien utilisée, ne puisse pas vous aider y compris dans un trouble de l’anxiété généralisée, même si préfère pour ma part toujours la coupler avec une thérapie comportementale et cognitive.

C’est néanmoins à vous d’évaluer ce qui fonctionne le mieux pour vous, et bien entendu, à continuer ce qui marche !

Pour vous informer : Association française des troubles anxieux et de la dépression

Pour trouver un praticien en TCC : Association française de thérapie comportementale et cognitive

Pour trouver un praticien en hypnothérapie : Institut Français d’Hypnose

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