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Je ne vivais plus, je bossais 45 h par semaine

par Niko
l'histoire de son épuisement professionnel

Aujourd’hui, nous rencontrons Maryline, qui a eu la gentillesse de nous raconter l’histoire de son épuisement professionnel.

Merci à elle.

Peux tu te présenter ?

Bonjour Je m’appelle Maryline, j’ai 33 ans.

J’ai une formation littéraire et sociale, je devais partir en mission humanitaire mais je suis tombée malade. J’ai travaillé 3 ans comme professeur vacataire de français dans le privé, en 5e et 1r L

 

Comment tout à débuté

Tout a débuté avec une maladie latente, la dépression depuis petite, et l’hyperacousie avec de fortes douleurs aux oreilles croissantes.

Je suis arrivée dans un milieu professionnel que je considérais comme mon oasis, pour fuir ma famille et région d’origine (Ile de France) en Alsace.

Mais ce fut un milieu malsain. Pressions indirectes, bénévolat plus ou moins poussés, flatterie, manipulations, et même tendances sectaires (repli social).

Je vivais en plus sur place. Je n’avais qu’une Licence de Lettres, eue 8 ans auparavant, et sans que ce soit une passion.

Débarquer au niveau de 1ère L à former les lycéens au bac, m’a bouffée.

Je ne vivais plus, je bossais 45 h par semaines. J’ai fait de mon boulot mon idole – et surtout, le moyen de me trouver une valeur personnelle.

[highlight]J’étais perfectionniste, et voulais être la prof idéale.[/highlight]

Je ne me suis pas rendu compte que le burnout arrivait, ni la dépression.

J’avais l’habitude de souffrir des oreilles depuis petite, je tenais coûte que coûte.

En 2 ans j’ai fait 5 arrêts maladie pour épuisement brutal total inexpliqué. Aucun médecin n’a compris ce qu’il m’arrivait.

Et je retournais bosser au bout de 2 jours. Mon boss m’appelait même pour que je fasse du boulot à distance.

J’avais sa fille en 1ère L…

Le mardi 15 novembre 2016. J’attendais ma classe. Je ne tenais pas debout. J’ai réfléchi et réalisé que c’était trop, stop.

Ça faisait 2 ans que j’étais de plus en crevée, absente, troubles digestifs récurrents etc…

STOP

Je ne tenais plus debout. C’était fini.

Je suis rentrée chez moi, convaincue de ne jamais y retourner.

 

Quels ont été tes principaux Symptômes

Fatigue accrue doucement mais sûrement au fil des ans, je me disais que c’était l’âge. Troubles digestifs : diarrhées, ballonnements.

Très peu d’appétit : perte de poids

Focalisation sur le travail : plus aucune autre activité, même sociale

Mini-épuisements de 3 à 5 jours à répétition sur 2 ans. 5 en tout avant le clash final.

Mon travail était ma raison de vivre !

 

Comment à réagi ton entourage face à ton burn-out ?

Mes collègues ont cru soit que je désertais soit que j’étais juste fatiguée, ou en dépression.

Certains ont tenté de me pousser à rester au boulot, depuis longtemps déjà.

J’ai été coupé du jour au lendemain de tout contact avec mon milieu professionnel, c’était l’horreur. Ils sont tous dans un fonctionnement « tête dans le guidon », à la limite du burnout pour beaucoup. D’autres aussi ont fait un burn-out.

J’ai eu une amie au téléphone qui m’a soutenue mais ne comprenais pas ce que j’avais, et surtout la gravité.

Je n’ai pas de famille.

 

Où en es tu aujourd’hui avec ton burn-out ?

J’en suis arrivé à un tel épuisement nerveux et psychique, avec manque de sommeil en 2018, que j’envisageais le suicide.

L’antidépresseur m’a sauvée. J’ai d’autres troubles associés.

Je suis en dépression latente depuis l’enfance et souffre d’hyperacousie.

J’ai l’allocation handicapé et essayes de me reconstruire :

  • médicaments (antidépresseurs, anxiolytiques mais le moins possible, neuroleptique en cas de crise d’angoisse, mélatonine pour dormir),
  • psychologue,
  • spécialiste en psycho-traumatisme,
  • progestérone contre les vertiges,
  • ORL et Unité Veille-Sommeil de l’hôpital : test de sommeil pour traitement éventuel – piscine douce ou nage quand j’y arrive.
  • Si possible fitness en groupe.

C’est surtout ma foi en Dieu qui me soutient le plus, Jésus-Christ est présent et me fortifie moralement et psychologiquement.

J’essaye de reprendre contact avec l’extérieur, amis, église protestante….

 

Un conseil que tu donnerais à des personnes dans la même situation que toi

Je conseille de ne pas s’accrocher à son boulot comme à une bouée de secours, c’est l’inverse.

On ne vit pas pour le travail mais on travaille pour vivre.

C’est important de trouver les bons thérapeutes, psychiatres et psychologues, si possible en secteur 2 car ils prennent mieux le temps (en CMU c’est remboursé), de prendre un antidépresseur (ça ne rend pas dépendant contrairement aux anxiolytiques – et en gouttes au début car c’est souvent trop fort).

De faire fonctionner son corps : la piscine me semble adéquate car douce et efficace, plus l’effet ZEN 😊 Voir un psychologue etc. Et ne pas rester seuls !

Si le burnout est très grave, demander une allocation handicapé à la MDPH pour dépression sévère.

C’est comme ça que je l’ai eue – les 2 souvent liés.

Surtout ne pas reprendre de boulots, ou activités à responsabilités avant d’avoir retrouver un EQUILIBRE STABLE SUR LA DUREE !

[highlight]Tenir bon, il y a des solutions, demander de l’aide.[/highlight]

 

Si besoin, me contacter pour des conseils, j’ai fait le parcours du combattant à ce niveau.

Merci,

Maryline

2 commentaires
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2 commentaires

Anni 7 novembre 2018 - 23 h 41 min

Bonsoir Maryline.
Qui’est ce qui t’a voler ton enfance.?
Tu es une personne intelligente et tu en as souffert aussi.

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AZUR 22 novembre 2018 - 17 h 26 min

Bon courage Maryline, vous êtes forte.

Le Christ ne nous a pas promis de ne pas souffrir, lui même en a fait l’expérience, mais il a promis d’être là avec nous…

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